dimanche 31 juillet 2011

« Tout montrer, c'est obscurcir tout »


- Vous exagérez ! Car en même temps, ne me suis-je pas dit, pour la réédition de « Paris-Fripon » : Laissons la préface à Miss Plunkett. Car une jolie fille, ça présente bien et ça amène toujours le lecteur à une certaine indulgence ». Et le récit commençait ainsi:
- Oui, c’est bien un portrait de moi que vous contemplez, en ce moment même. Mon auteur m’a baptisée Phyllis, Phyllis Plunkett. Ou, plus simplement, Miss Plunkett. Je suis, sans vouloir me mettre trop en avant, l’un de ses personnages fétiches et, peut-être même celui pour qui il a toutes les complaisances. Il m’a d’ailleurs consacré son premier film, « Les Lieux du Mystère ». Certains disent que cela sera aussi son dernier. Les gens sont méchants! A la vérité, mon auteur ne savait trop comment s’en sortir pour présenter cette réédition de ses œuvres, très largement augmentée de filles déshabillées ou faciles. Et quelquefois même les deux !
- Application d'un des Trente-Six Stratagèmes: « Tout montrer, c'est obscurcir tout ». A commencer par le jugement! C’est ainsi que je me retrouve, dés la première page, fort peu vêtue...
- Et en SALOMÉ! Je relisais souvent la pièce en un acte d'Oscar Wilde. Depuis bien longtemps, je cherchais un modèle qui puisse incarner l’objet de la convoitise du Tétrarque. Ah, je l’imaginais bien, Hérode, penché un peu en avant, les mains sur les genoux, haletant, affolé par cette nudité de femme imprégnée de senteurs fauves, roulée dans les baumes, fumée dans les encens et dans les myrrhes.
Il demeure écrasé, anéanti, pris de vertige, devant cette danseuse. Un peu comme dans ce passage de « A rebours » de Karl-Joris Huymans où Des Esseintes s’abîme longuement dans la scrutation de la fille de Hérodias:
« Ici, elle était vraiment fille; Elle obéissait à son tempérament de femme ardente et cruelle; Elle vivait, plus raffinée et plus sauvage, plus exécrable et plus exquise; Elle domptait plus sûrement les volontés de l’homme, avec son charme de grande fleur vénérienne, poussée dans des couches sacrilèges, élevée dans des serres impies. »
- Ce dessin était en outre un hommage à Norman Rockwell, une allusion à cette célèbre peinture pour The Post: « Abstract & Concrete »! Le votre de spectateur manifeste un goût pour une peinture... Heu... Disons plus représentative que celle de l’original!

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