dimanche 31 juillet 2011

« Tétin Gauche, tétin mignon »


ELLE : Déjà, dans « Les Lieux du Mystère », vous aviez désarçonné le public. Le narrateur disait : « Savez-vous que les blasons composaient la carte du Tendre d’un paysage entre tous aimable : le corps féminin. C’est Clément Marot qui, exilé à Ferrare et tout entier occupé à la traduction des psaumes, en compose un à sa manière et des plus profane : « Le blason du beau tétin » !
L’auteur : « Tétin Gauche, tétin mignon
Toujours loin de son compagnon
Quand on te voit, il vient a maints
Une envie, dedans des mains,
de te taster et de te tenir. »
ELLE : François I et sa cour son conquis et chacun se met illico à blasonner…
L’auteur : Résolument ! La femme blasonnée n‘est ni l’essence et l’absente de Pétrarque ; ni la déesse fabuleuse et mythologique dont les Italiens avaient multiplié la représentation. Cette femme là est une créature charnelle dont le moindre détail est infiniment précieux. Elle est d’obédience Baudelairienne, condensé de toutes les grâces de la nature et dont le charme s’accroît encore par les parures et les nuées vastes et chatoyantes des étoffes. Le corps de la femme blasonnée renvoie dans les ténèbres le fétichisme des reliques saintes. Les poètes y voient la forme ultime et aboutie de la beauté universelle ; ils y retrouvent les flamboiements de la nature, les nacres des nuages matinaux, les lacs irisés, la floraison des vergers et le ruissellement des prés en fleurs ...
ELLE : Connaissez-vous des éditeurs qui soient intéressés par Clément Marot ?
L’auteur : Sur le moment, ça me vient pas !…

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