mercredi 28 septembre 2011


- Mon Dieu ! Je ne me souvenais pas que vous étiez à ce point dépourvu de scrupules !
- Que voulez-vous dire ?
- C’est tout de même ma sœur que vous avez ainsi représentée.
- Je crains qu’elle se soit volontiers prêtée au jeu et que cette mimique terrifiée doive beaucoup plus à ses talents d’actrice qu’à mon imagination ou à mes talents de dessinateur !
- C’est curieux la vie : à cette époque vous arriviez à convaincre à peu près n’importe qui de se prêter à n’importe quoi.
- Vous exagérez: c'était une aventure du flamboyant Sir Stanley Merrivale, tout de même. L'histoire se passait au « Royal Albert Zoological Garden » où un serpent particulièrement venimeux s'échappait de sa cage en verre...
- Remarquez, vous avez bien fait d'en profiter: aucun éditeur ne publierait aujourd'hui un livre avec, en couverture, des personnages échappés du « Grand Guignol » ou de la revue « Détective »...
- Détrompez-vous: plusieurs éditeurs m'ont confié vouloir refaire des collections avec cet état d'esprit.
- Ils se seront dit qu'en vous entretenant de telles chimères, ils se débarrasseraient ainsi aisément de vous. Vous souvenez-vous de cette scène dans « Les Cigares du Pharaon »... Page 42, le jeune reporter doit amener deux fous à l’asile avec une lettre de recommandation du docteur Finney. Le Réducteur en chef le reçoit chaleureusement, lit le courrier et appelle les infirmiers : « Occupez-vous de ces deux messieurs ». Puis, se tournant vers Tintin, il lui dit : « Voulez-vous m’accompagner pour les formalités d’usage ?... Voyez, c’est dans une cellule pareille que vos pauvres amis seront soignés ». Tintin s’avance pour constater et la porte se referme derrière lui ! Le Shrink lit alors à haute voix la missive du docteur Finney: « Il vous remettra lui-même cette lettre en déclarant que ses deux compagnons sont fous à lier. Prenez garde : c’est un sujet très dangereux, aussi faites-le entrer dans sa cellule par la ruse plutôt que par le force !... »

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