dimanche 25 septembre 2011


- Par contre, et si « Scène de Crime » est un périodique inventé de toutes pièces, « Détective » existe bien. N’avait-il pas été question, à un moment, que vous en fassiez la « UNE » ?
- Je crois. Mais cela me gênait beaucoup.
- Pas assez chic pour vous ?
- Du tout ! Des problèmes existentiels ou, ce qui est pire pour un artiste, d'ordre moral. Ma conscience se défendait à l’idée de représenter des drames véritables. Moi, je fais du théâtre où j'écris de petites comédies. Mais le mieux, c’est que je donne un exemple concret. A un moment, j’ai réalisé quelques dessins pour une revue dont le directeur artistique était tellement bien élevé et disait tellement de choses agréables sur mon job, que j’ai fini par céder. Imaginez-vous que je me suis retrouvé confronté à la représentation de l’« Affaire Georges B* », assassiné devant son immeuble. Situation impossible : comment ne pas blesser sa famille en illustrant ce meurtre ? C'était la réalité. Non ! Non ! Moi, je dessine des situations imaginaires où la supposée victime semble toujours dire : « Lecteur, t’inquiétes pas pour moi : tout ça, c’est du cinéma et personne ne meure vraiment. D’ailleurs ai-je l’air effrayée par ce dingo qui me dit : " Suis-moi, fillette : je te montrerai mon Opinel ! " Bien au contraire, elle gazouille: « Oups! C'est ballot: v'là que mon trench-coat glisse tout seul sur mon épaule »!
- Pourtant, « Le nouveau DETECTIVE » utilisa un ou deux dessins de vous. Entre autres pour: « JEUX DANGEREUX A LA FERME ».
- « Il s’en passait de sévères, le soir, derrière les volets clos !... » Promettait la manchette. Là, et pour reprendre une formule devenue tristement célèbre : « Y’a pas mort d’homme ! »

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