jeudi 15 septembre 2011


- Oh ! Vous vous êtes remis à dresser de petites natures mortes ?
- Non, ceci est très ancien. En fait, un essai avec mon premier appareil numérique : un formidable KODAK d’un million de pixels !
- Je me souviens de l’époque où cette étrange passion vous prit. Vous aviez découvert que vos ancêtres, les Claesz, peignaient à Bruges, votre berceau, ces tableaux que l’on appelait jadis « Vanités ». Ils se présentaient comme un amoncellement d’emblèmes et d’objets dont la possession apparaît vaine. Souvent, un phylactère ou un billet reproduisaient les mots célèbres de l’Ecclésiaste: « Vanitas Vanitatum et Omnia Vanitas ».
- Rien d’aussi alambiqué là-dedans. Une simple mise en scène d’objets fétiches.
- Mais vous n’avez jamais fumé…
- J’ai essayé, de toutes mes forces! Comme chacun et par mimétisme : cependant je ne me souviens plus du pourquoi les « Craven A » ? Elles ne sont porteuses d’aucune mythologie cinématographique particulière comme peuvent l’être les « Lucky Strike ». En fait, mon cœur balançait entre les « Craven A » et les « Benson & Edges » dont le paquet doré était du plus bel effet…
- Et assorti à votre « S.T. Dupont ». Quel gâchis, ce cadeau quand on y songe, pour un être qui décida de se convertir à la religion des non-fumeurs !... Dites, j’y suis pour beaucoup dans cette petite histoire. Je vous offris moi-même le légendaire « Meisterstück », tout comme le livre de James Darwen : « Le Chic Anglais » et dont j’avais arraché, pour vous, une dédicace à l’auteur. Rétrospectivement, je ne demande si c’était une bonne idée : vous étiez déjà bien assez snob comme ça ! Et, j’y pense : « Habit Rouge », c’est encore moi. Par un bel après-midi de printemps, il y a…
- Un certain temps ?
- Voilà ! Je vous amenai dans la boutique Guerlain, en face du « Bon Marché ». Mais vous portez toujours ce parfum: comme c'est touchant! En même temps, je me dis: que seriez-vous sans moi !
- Le poème d'Aragon?
- En quelque sorte!

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