mercredi 1 février 2012

WEST-COAST


- Houlà ! Houlà ! C’est carrément un chorus qui salue le MERCREDI. Qu’est-ce donc qui vaut, à ce jour, tant de faveur de votre de part ?
- Je me souviens que chaque mercredi, en fin d’après-midi, juste avant que sonne la fin de l’école (et le début de l’étude), une petite bouteille de lait chocolaté nous était servie.
- Vous êtes certain de ce que vous avancez ?
- Je n’en ai trouvé aucune confirmation. Certes j’ai lu que le Président du conseil, Pierre Mendes France, effaré par les ravages de l'alcoolisme, avait décidé la distribution de verres de lait aux enfants des écoles afin de leur donner de plus saines habitudes.
- Mais de là à vous offrir une bouteille de lait chocolaté, c’était du luxe.
- Et avec une paille, s’il vous plait ! Mais le luxe de cette époque s’arrêtait là. Les matins d’hiver, le personnel féminin chargeait en « COKE » les gros poêles ventrus qui se trouvaient au fond des classes. Tout comme il fallait descendre dans les caves afin de remplir de boulets les sceaux à charbon. Je me rappelle l’affreuse odeur du « COKE » et ses noires pulvérulences.
- Mais ce sont les aventures du « Petit Chose » que vous nous racontez là !
- Pas du tout : c’était des années somme toute heureuses. Simples, aussi. Pas d’angoisses existentielles dues aux effets de mode : une culotte courte et une méchante blouse grise réglaient la question. Mais puisque vous me parlez du « Petit Chose », je ne résiste pas au plaisir de vous lire cet extrait où le narrateur parle de son petit frère: « Quant à Jacques, trop jeune encore pour comprendre nos malheurs - il avait à peine deux ans de plus que moi - il pleurait par besoin, pour le plaisir. Un singulier enfant que mon frère Jacques; en voilà un qui avait le don des larmes! D'aussi loin qu'il me souvienne, je le vois les yeux rouges et la joue ruisselante. Le soir, le matin, de jour, de nuit, en classe, à la maison, en promenade, il pleurait sans cesse, il pleurait partout. Quand on lui disait : « Qu'as-tu? » il répondait en sanglotant: « Je n'ai rien ! ». Et, le plus curieux, c'est qu'il n'avait rien. Il pleurait comme on se mouche, plus souvent, voilà tout… »
- Voilà tout.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire