lundi 6 février 2012

« La Défense »


- Ah ! Mais vous trichez : je vous surprends en train de consulter « Google Maps » !
- Et alors ? Je ne suis pas ici pour raconter la vérité (dont chacun donne en somme sa version) mais pour écrire ma petite légende à moi et sans cependant me prendre pour le journaliste de « The man who shot Liberty Valance ».
- Et, à votre avis, lire un « Plan de Paris » dont le numéro de téléphone est TURbigo 89-18 fait plus rêver que ce merveilleux instrument qu’est « Google Maps ».
- C’est une évidence : il laisse à l’imagination cette marge que la réalité lui refuse. Arrivé à ce point, il me faut préciser que ma préférence affichée pour un certain « LIFESTYLE » n'engendre pas l'ignorance ou le dédain du monde tel qu'il est. C'est une pose esthétique et résolument personnelle. Ainsi, le fait qu'il me soit plus agréable de dessiner une femme habillée par Christian Dior (« Dear Christian, your dresses have such a new look ! ») et sortant d'une DS (la vraie) dont un homme bien élevé vient de lui ouvrir la porte, ne saurait être tenu pour la révélation de mes inclinations philosophiques ou religieuse !
- Tout au plus que vous avez une préférence pour les gens bien élevés.
- Et peut-être même l’idée selon laquelle la politesse serait la seule manière de rendre les relations humaines plus exquises que conflictuelles, je l’avoue.
- Dites-moi : ce gentleman écouterait Frank Sinatra et aimerait, mais pas avant dix-neuf heures, les MARTINI DRY ?
- Résolument car tout cela est déjà de la poésie.
- Mais celui-là, baraqué comme un fort des halles, n’aurait aucun penchant pour « When you're smiling » ?
- Allez savoir. Mais remontons la Route d’Auteuil aux Lacs, longeons ceux-ci et obliquons vers le Parc de Bagatelle. Enfin passons le Pont de Puteaux.
- La chanson n’est plus la même.
- Ce mastard, un personnage de Marc Villard, se balade dans ce qui reste des immeubles du côté de la rue Arago.
- Vous semblez bien connaître le coin ?
- En fait, j’ai fait le chemin à l’envers et je suis arrivé au Pont de Neuilly (du bon côté, celui de la Fête à Neuneu et non celui de cette épouvantable ville qui transpire l’ennui d’un dimanche après-midi, même en semaine), alors que la première barre des immeubles qui allait devenir « La Défense » venait de s’ériger : le quartier Bellini…
- Vous n’avez pas l’intention de nous reparler du « Chat » de Granier-Deferre, déjà que le temps est gris ?
- Pas du tout : l’action du film se passait à Courbevoie, rue Louis-Blanc et impasse Dupuis. Bref de l’autre côté de l’Avenue de la Défense de Paris, c’était le nom exact, et je ne m’y rendais, d’un pied, que pour prendre le bus 158. Vous constatez que ma mémoire est intacte sur les faits importants...
- Cette ligne existe-t-elle toujours ?
- Aucune idée et je m'en fiche.

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