jeudi 23 février 2012
« L’aurait pas un peu pompé Ovide ? »
- Dites : votre grand pote Oscar…
- Oui ?
- L’aurait pas un peu pompé Ovide ?
- Seigneur ! Que voulez-vous dire ?
- Ne faites pas l’Idiot. Quand il écrit : « Ah ! Réalisez votre jeunesse aussi longtemps qu’elle est à vous. Vivez ! Vivez la vie merveilleuse qui est en vous. Ne laissez rien perdre de vos possibilités. Les simples fleurs des collines se fanent mais fleuriront de nouveau. Ce cytise sera aussi doré en juin prochain que maintenant. Dans un mois, cette clématite se couvrira d’étoiles pourpres qui tous les ans illumineront de nouveau la nuit vert sombre de ses feuilles ». Et tout ce qui s’ensuit…
- Bon, et alors ?
- Ben, on retrouve cette idée dans Ovide et son art d’aimer : « Songez dès aujourd’hui à la vieillesse qui va venir; ainsi aucune heure ne sera perdue pour vous. Tant que vous le pouvez, tant que vous êtes encore dans votre printemps, livrez-vous a l’amour; elles s’en vont, les années, telle une eau qui s’écoule; l’onde qui vient de passer ne reviendra pas en arrière; l’heure qui vient de passer, rien ne la fera revenir. Il faut jouir de son âge; il fuit d’un pied rapide et l’âge qui s’en vient n’est jamais aussi heureux que celui qui s’en va. Ces tiges fanées ont été, je l’ai vu, des violettes; cette épine m’a donné de quoi tresser d’adorables couronnes. Un jour viendra où toi, qui chasses tes soupirants, tu reposeras froide et vieille dans la nuit solitaire; ta porte ne sera pas brisée lors d’une rixe nocturne et tu ne trouveras pas au matin ton seuil tout jonché de roses. »
- Ma foi, c’est une inquiétude qui sommeille en chacun d’entre nous et qui croît furieusement avec les années qui s’en vont.
- Certes… Mais dites : cette planche…
- Justement, j’allais vous en dire un mot. La scène se passe dans un lieu de plaisir nommé « L’Ile aux Dames »…
- Tiens donc !
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