samedi 25 février 2012
Gallimard
- Quoi que l'on fasse, la vie nous échappe. Parfois brutalement, d’un seul coup, net et sans bavure. D’autres fois, la perte de contrôle sur tout ce qui nous entoure est plus lente, plus insidieuse et, à force de faiblesses renouvelées, on finit par se perdre soi-même. Ainsi, en ce début des années quatre vingt dix et avec le numéro 154 du « Miroir Obscur », le rideau venait de se refermer sur dix années de ma vie. C’est alors qu’on me demanda d’illustrer les couvertures pour la réédition des James Hadley Chase. Moi, je l’avais toujours eu à la bonne, ce type. Je l’avoue, j’avais fait connaissance avec le Roman Noir par son entremise. Le gratin (Chandler, Hammet, Mc Coy et Burnett) ça vînt par la suite. Sans doute le lecteur l’aura-t-il noté, j’ai toujours aimé les histoires avec des cinglés et, avec Miss Blandish, ça avait été le coup de foudre ! Du coup et à cette proposition d’intégrale de James Hadley Chase, j'ai pensé: « Chic! Je vais pouvoir dessiner plein de timbrées aux instincts meurtriers et de tueurs sociopathes. En plus, ça va m'aider à me remettre de la disparition des Editions NéO ! »
Enthousiasme, j’envoyai une longue déclaration d’intention au Directeur Artistique. Je m’en souviens très bien, cela se faisait par FAX: un rouleau entier que je lui avais tartiné…
Et puis tout a tourné de travers.
- Cependant, vous avez continué à prendre la monnaie et à mettre votre mouchoir sur le reste : « Take The Money and Run »?
- C’est plus compliqué. Comme le mystère de ce dessin qui ne fut pas publié. Plus tard, je l’ai appelé « DOLCE VITA » car, dans ma tête, la conductrice était au volant d’une Alfa Romeo Spider Duetto.
- La vraie, celle que l’on nomme « Osso di seppia » ?
- What's else ?
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