mardi 25 octobre 2011


- Vraiment ? Vous vous en rappelez ainsi ?
- Quoi donc ?
- De cette soirée dans la « gentry » avignonaise et dont vous écrivez qu’elle était, je vous cite, « emplie de curieuses turpitudes »: c'est dégueulasse !
- Résolument !
- Non, ce qui me révolte, c'est que je n’en garde aucun souvenir! Par contre, je me remémore chaque détail de la scène qui précéda, tandis que nous nous préparions…
- Je vous en prie !
- Tranquillisez-vous: tous ces secrets, je les ai chuchotés dans l’anfractuosité d’un vieil arbre, dans la forêt de cèdres qui domine Fontaine de Vaucluse.
- Et vous avez bien refermé avec de la terre ?
- Aucune indiscrétion n’est à craindre de ce côté.
- Parfait.
- C’est curieux la mémoire : comme si tout ce qui n’était pas lié à des émotions s’effaçait peu à peu… Ce qui est certain, c’est que nous rencontrâmes, au cours de la nuit qui suivit, cet amateur éclairé de JAZZ. Lequel s’était donné pour mission de promouvoir le cinéma de Russ Meyer…
- Nous lui sommes redevable de nous avoir fait découvrir Jim Hall, Ron Carter, Art Farmer…
- Steve Gadd aussi. Et puisque nous parlons cymbales et charlestons, nous fîmes la connaissance, par son entremise et dans ce restaurant qui nous tenait lieu de cantine, le Mas de Curebourg, d'un homme excessivement charmant : Daniel Humair.
- D’ailleurs le voilà.
- Daniel Humair ?
- Non, mon pauvre ami: notre MENTOR en matière de jazz, Jean-Pierre J* himself ! C’était une couverture pour qui ?
- Diable ! Me souviens plus… Par contre, notre début de soirée, juste avant de nous rendre à cette « PARTY », m’inspira à de nombreuses reprises…
- Vous allez encore me faire rougir!

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