jeudi 13 octobre 2011

« BURBERRY »


Dans l'univers tombé en désuétude de notre auteur existe un terme lui aussi révolu : « PETIT MAITRE ». « L’expression - Dit-on - s’applique, à tort et à raison, à pléthore d’artistes actifs vers la fin du XIXe siècle, pour lesquels l’histoire de l’art n’a pas encore trouvé d’étiquette ou inventé de case... » Pour lui, c'est de la fin du XXe siècle dont il s'agit!
- Vous êtes décidément un type assez limité ! Car avez-vous remarqué les gouttes d’eau qui, sur ce polaroid-souvenir qui précède, ruissellent sur la gorge de votre modèle?
- Naturellement !
- Et pourquoi n’en avez-vous pas représenté sur celle de Miss Plunkett ?
- Dame! Elles sont très difficiles à dessiner.
- Tout comme les larmes qui jaillissent spontanément des yeux quand on est triste?
- Pareil !
- De même, votre pinceau, trempé dans le noir de l'encre de Chine, se fige devant les longues mèches blondes qui ondulent languissamment ?
- Je le crains.
- C'est ce pauvre Léonard qu'aurait été déçu par le peu d’effet de ses écrits sur votre technique défaillante!... Mais vous restez le spécialiste incontesté du Trench-coat ! Comme, par exemple, ce type qui prend une sacrée rincée devant le « FLAT IRON BUILDING ». C’était pour quoi, au fait ?
- Un Fredric Brown, « Qui a tué Grand Maman ? » Le metteur en scène Jean-François Jung voulut, dans « Le Monde de Jean-Claude Claeys », reconstituer cette scène. Le malheureux modèle passa une partie de la nuit sous le robinet d'arrosage du jardin, tandis que la caméra panotait complaisamment sur les filets d'eaux qui ruisselaient sur le « BURBERRY » détrempé!
- Quel leçon! C’est da Vinci qui aurait été content de voir autant de méticulosité à bien représenter la pluie ! Notons que, de votre côté, tu contournes la difficulté par différents artifices…
- Ah, non ! Ne dévoilez pas mes secrets de cuisine.

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