lundi 17 octobre 2011

« Memento Mori »


- Oh, ça! Ce vieux type: quelle horreur!
- Il s’agit tout de même d’une espèce de Saint Jérôme dont vous parlez !
- C’est bien ce que je craignais ! Et dont la représentation appartient au thème plus général des « Vanités », tout comme les « Marie Madeleine »…
- Oh, oui! J’aime beaucoup les « Marie Madeleine repentantes », placées devant leurs miroirs, renonçant aux biens matériels et à tous leurs oripeaux…
- Calmez-vous ! Voulez-vous nous rappeler ce qu’était ce thème que, jadis, on appelait « Vanités ».
- Elles illustraient, de façon symbolique, le thème philosophique de l’inéluctabilité de la mort, de la futilité des plaisirs ou encore de la fragilité des biens terrestres. Elles dénonçaient également la relativité de la connaissance et la vanité du genre humain. Ces « Memento Mori » (« Souviens toi que tu vas mourir ») se dissimulaient derrière la représentation de crânes, de fleurs fanées, de fruits pourrissants, de verres vides, de chandelles consumées, de sabliers ou encore de luths ou de violons aux cordes rompues. Mais aussi de livres dont les pages retournaient à la poussière…
- Tout comme les lecteurs qui les tenaient ! Et vos ancêtres à Bruges, les Claesz, peignaient déjà des bouquets de fleurs déconfites et des corbeilles de fruits avariés sans qu’aucun client ne se plaigne jamais du manque de fraîcheur des produits ? Extraordinaire! Mais revenons à notre érudit fatigué, lequel tient le deuxième rôle dans votre fresque intitulée « Une Bibliothécaire Empoisonnante » ! Pour ce rôle, vous aviez mis à contribution votre ami…
- Le célèbre metteur en scène, voilà ! Un emploi qui lui allait comme un gant. Il a la tête si lourde de connaissances qu'il doit la tenir pour que son nez ne pique pas dans son ouvrage!

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