lundi 17 octobre 2011
Le PUNCTUM
- Je lis : « Le punctum est souvent un détail, quelque chose qui attire votre attention et à partir duquel vous projetez un peu de vous même dans telle ou telle photo. Il s’agit aussi du détail en peinture, celui qui vous touche et qui vous affecte. Dans le détail d’une peinture, le peintre à placé volontairement quelque chose qui éclaire l’oeuvre et lui donne une consistance nouvelle »...
- Ah, d’accord. Ainsi le PUNCTUM de ce dessin serait cet œillet jaune. Mais l’attention du lecteur n’aurait-elle pas du être attirée par le flacon de poison, plutôt ?
- Je vois ce que vous voulez dire. J’aurais du faire comme Hitchcok dans « Soupçons » où le personnage interprété par Cary Grant monte un escalier obscur, porteur d’un plateau d’où émerge l’étonnante phosphorescence d’un verre de lait. Et plus il monte, plus l’escalier s’obscurcit, jusqu’à ce que l’on finisse par ne plus voir que le lait, d’un blanc presque surnaturel. Dans leurs entretiens, François Truffaut interroge le Maître du Suspense, lequel révèle :
A. Hitchcock : J'avais fait mettre une lumière dans le verre de lait.
F. Truffaut : Un projecteur dirigé vers le lait ?
A. Hitchcock : Non, dans le verre. Parce qu'il fallait que ce fût extrêmement lumineux. Cary Grant monte l'escalier et il fallait que l'on ne regardât que ce verre. »
Mais c'est ballot: je n'y ai pas songé et j'ai déplacé le centre d'intérêt, le punctum donc, sur l'œillet.
- La fatigue, sans doute, car précisons qu'il s'agit là de votre 506 ème représentation d'un homicide par empoisonnement!
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