mercredi 25 janvier 2012


- Je comprends : un bête accident domestique. C’était pour une campagne d’information sur les risques de ce cocktail aventureux : barbituriques mêlés à des alcools forts ?
- Pas du tout : une couverture de roman. Un projet refusé, je crois me souvenir.
- La mouche était sans doute de trop !... Mais me voilà en Ophélie :
« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
On entend dans les bois lointains des hallalis ».
Comme je joue bien les yeux révulsés. Tiens, j’aurais du faire comme celle qui devint l’épouse de ce fada de Dante Gabriel Rossetti.
- Quelle est cette nouvelle invention ?
- Elisabeth Siddal - dite Lizzie - travaillait comme apprentie chez un modiste. Activité si peu rémunératrice qu’elle fut contrainte de servir de modèle pour la célèbre Ophélie de John Everett Millais. Ce dernier l’avait fait s’allonger toute habillée dans une baignoire dont l’eau était chauffée par des bougies posées en dessous. Ce qui n’empêcha pas Lizzie de chopper une bonne pneumonie. Entre deux quintes de toux déchirantes, elle réussit cependant à se plaindre auprès du Syndicat des Modèles, lequel venait d’être crée. Ce dernier menaça de poursuivre le peintre qui dut se résoudre à régler les honoraires du médecin et à lui verser mensuellement une rente confortable...
- Crétins de préraphaélites ! N’importe quel peintre ayant deux sous de cervelle veille à ne jamais employer des modèles faibles des bronches, à moins d’envisager un portrait de Marguerite Gautier!

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