dimanche 5 juin 2011


- Je ne bougerais pas d’ici - me répondit-il - Je ne touche jamais mes modèles : si je le faisais, je perdrais ma virilité! » Dit-il. Plus tard, j’appris que les sens exaltés de ce garçon l’inclinaient aux lubies les plus singulières.
Ces derniers temps, par exemple, ses fantasmes étaient d’ordre industriel. Les dérèglements de se libido faisaient que l’odeur d’huiles surchauffées suscitaient en lui de voluptueux délires. Il s’excitait follement à la vue de jeunes femmes simplement couvertes de leur sueur. Il avait ordonné l’arrêt de la production de ses aciéries, mis le personnel en disponibilité, veillant seulement à ce que les « steamblocks » chuintent, sifflent et crachent les jets de vapeurs. Des alentours, il rameutait des créatures qu’il faisait se déshabiller et photographiait se mouvant, sous la lumière morbide des verrières, voluptueuses et funèbres, avec des grâces exténuées ou d’infinies langueurs !..
Plus tard dans mon boudoir, je me réinvente une histoire faite de l’étoffe de ces aventures. Cela me satisfait car l’espérance vaut mieux que le plaisir ; elle contient cette part d’indéfini que la réalité refuse...

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