mardi 21 juin 2011


- Jadis, travailler dans l’édition était une sorte de privilège : non seulement un auteur recevait les services de presse de ses propres publications mais certains étaient si chics qu’ils offraient les livres des autres. Ainsi Hélène et Pierre-Jean Oswald m’envoyèrent tous les livres illustrés par Jean-Michel Nicollet, y compris les luxueuses intégrales Harry Dickson ou Conan Doyle. De son côté, la Directrice des éditions Omnibus, pour qui j’avais réalisé les jaquettes des « Hitchcock », m’offrit les quatre tomes de l’intégrale Sacha Guitry, connaissant mon inclination pour ce vieux farceur. Dans le Roman d’un tricheur, le narrateur commence le récit par son enfance marquée par le décès de l’ensemble de sa famille, suite à l’ingestion de champignons mortels cueillis par un oncle sourd-muet (quand ce dernier agonise dans d’atroces souffrances, quelqu’un demande : « Quel est celui qui crie comme ça ? ». « C’est le muet », qu’on lui répond). Le narrateur, parce qu’il avait volé huit sous le matin même, avait été privé de champignons et donc épargné !
« Le jour de l’enterrement, derrière ces onze cercueils, on chuchotait dans mon dos :
- Savez-vous pourquoi le Petit n’est pas mort ?... Parce qu’il a volé !
Oui, j’étais vivant parce que j’avais volé. De là, devais-je en conclure que les autres étaient morts parce qu’ils avaient été honnêtes ? »
- Sur ce dessin, le personnage connaît lui aussi une indigestion carabinée, infligée par un sabre de cavalerie… Vous vous étiez affublé de ce melon acheté chez le chapelier Mouret qui, depuis 1860, couvre le chef des avignonais…

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