lundi 21 novembre 2011
« L’Homme à l’Orange »
- Ah ! L’histoire de « L’Homme à l’Orange » : enfin votre récit a un sens et les images s’enchaînent avec une forme de logique. Certes, qui vous est propre ! Ce dessin servit pour la première scène tournée dans le court-métrage: « Le monde de Jean-Claude CLAEYS ».
- Originellement, cette illustration avait été réalisée pour « Hitchcock Magazine », la collaboration la plus épatante dont on puisse rêver puisque je n’avais même pas la contrainte d'un texte à illustrer. Hum… Contrainte, n’étant d'ailleurs pas le terme approprié puisque la fonction d’un illustrateur est de réaliser, à chaque couverture, un compromis qui se veut heureux entre l’univers du roman et son propre monde intérieur. Dans le cas de « Hitchcock Magazine », le choix des nouvelles n’était fixé qu’en dernière minute et il me revenait d’inventer chaque mois une situation dite de « SUSPENS »… Ici, l’idée est de représenter une de mes petites terreurs secrètes : celle d'une contamination de certains produits alimentaires par un type très mal intentionné.
- De grâce, épargnez-nous vos phobies et venez-en au fait.
- Voilà ! Voilà ! Cet original, je m’en souviens surtout parce qu’il servit en effet pour le premier plan réalisé par Jean-François Jung...
FLASH-BACK
Les éclairages sont en place, le metteur en scène me pousse devant le chevalet (un gros truc patiné par le temps et qu’il a déniché chez les antiquaires de l’Isle sur la Sorgue). Puis il me place, Jean-François Jung, une orange dans le creux de la main et me demande de bien la regarder .
« Aaaah ! - que je pense IN PETTO - Je vais avoir l’air d'une autruche qui vient d'apercevoir un bouton de porte en cuivre! »
Du coup, je commence à ruisseler de terreur et d’appréhension. Une vraie fontaine qu'aucun fond de teint ne saurait masquer.
- Comment vous est venue l’idée de cette illustration ? Qu’il me questionne, l’autre, impitoyable.
- Heu… C'est-à-dire que… Enfin, vous comprenez… - Je commence, avec une voix qui ressemble au dernier soupir d’un canard à l’agonie.
Depuis ces lointaines années, Jung ne cesse de me répéter combien ses techniciens ont eu du mérite à rendre intelligibles mes bribes de pensées, aussi éparses que ténues…
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