lundi 21 novembre 2011
« L’Heure Bleue »
- Samedi 16 février 1982: en bas des pages culturelles du « Monde », se trouve, juste en dessous de l’affiche « 1900 » de Bernardo Bertolucci et à côté de « Mad Max », un petit encart publicitaire absolument incongru: « Jusqu’au 19 février Soldes sauvages au Bon Marché Rive Gauche ». Je sais, c'est très mal de faire de la publicité pour ce genre de manteaux. Mais peut-être mon agent ne m'avait-il pas dit pour qui je travaillais. De toutes façons, ça n'avait rien de personnel: je faisais ça pour l'argent.
- Ce n'est pas très noble.
- Non, mais faut bien vivre. Je me souviens qu’il s’agissait de la première version de ce dessin que, plus tard, j’ai appelé « L’Heure Bleue ». Un vrai best-seller que ce dessin-là ! Car il servit ensuite de couverture pour l’Eté Noir (tellement noir, cet été-là, qu’il me valut une année de NERVOUS BREAKDOWN après que l’ensemble de l’album eut été volé dans les locaux de l’éditeur. Hormis la couverture et les dernières pages, on ne sait pourquoi ). Ensuite il fut carton d’invitation, devint la couverture d'un numéro de 813 consacré à la légendaire collection « Le Miroir Obscur » des éditions NéO et, dernièrement, pour l’édition italienne de "LA NOTTE CHE HO LASCIATO ALEX" de Hugues Pagan.
- Certains affirment que l'heure bleue est le moment précieux où, alors que l’astre soleil bascule à l’horizon, le ciel se remplit presque entièrement d'un indigo particulier. L’arôme enivrant des fleurs serait à cet instant magique plus intense qu’à toute autre heure du jour.
- C’est aussi, et bien sûr, un parfum de Jacques Guerlain qui, un soir d'été, ressent un trouble étrange. Il raconte : « Le soleil s’est couché, la nuit pourtant n’est pas tombée. C’est l’heure suspendue. L’heure où l’homme se trouve enfin en harmonie avec le monde de la lumière ». La légende, écrite sans doute par la Maison Guerlain elle-même, veut que, de cette émotion, naisse ce parfum contenu dans un précieux flacon de style art nouveau et surmonté d’un bouchon en forme de cœur évidé. C’est un parfum que l’on apprécie vraiment que plusieurs heures après qu’une femme ne s’en soit revêtue, lorsqu’il n’en reste que des effluves un peu passés…
- « La vie est comme un arc-en-ciel : il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs ! » écrivit Jules Renard et si cela peut vous consoler!
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