vendredi 23 décembre 2011


- Taratata ! - S’exclama une voix familière - Blondes ou brunes, nous sommes toutes à la merci des caprices de notre créateur. Pour lequel, comme tous les hommes, ce quatrain va comme un gant :
« Le change, seulement, sert à régler ma vie.
L’objet le plus parfait ne me plait qu’un moment.
Et, ce qui plus encore à l’aimer me convie,
C’est le désir que j’ai de changer promptement! »
- Vous me fendez le cœur: nul ne se rend compte des sacrifices auxquels j’ai du consentir afin d’exercer mon apostolat. Par exemple…
La scène se passe rue de l’Opéra. L’aube pointe le bout de son nez et une jeune femme sort du cabaret où elle travaille. KLACK ! KLACK ! KLACK ! Font ses talons hauts. Notre artiste, toujours à la recherche de nouveaux talents, la rejoint :
- Ah! Mademoiselle! Mademoiselle! Voulez-vous interpréter une Antiope?
- Une Antiope ? Non mais ça va pas, espèce de malade! PAF!... (Une gifle)... Et d'abord, c'est quoi une Antiope? - Qu'elle demande, se ravisant et en se disant que, peut-être, elle rate quelque chose.
- Antiope? C'est une femme que Jupiter a beaucoup aimé... Enfin, d'un certain point de vue!
- Jupiter? Le type qui règne sur l'Olympe?
- Voilà! C'est un sujet tiré de la mythologie et dont les plus grands peintres se sont inspirés, à commencer par Watteau dont le « Jupiter et Antiope » est exposé au musée du Louvre. Un thème cautionné par l'Académie des Arts elle-même!
- L'Académie ? Le Musée du Louvre ? Mince, c’est du lourd! Naturellement, vu sous cet angle...
- Pardi, vu sous cet angle!... Topons-là, Mademoiselle!
(Un peu plus tard, dans le STUDIO...)
- Dites, monsieur, j'enlève tout?
- Non, ma chère petite, pas les gants! Jamais les gants!

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