vendredi 23 décembre 2011


- A cette époque, et cela revient comme un leitmotiv, vous dites que vous étiez convaincant car vous croyiez alors intensément en vous : est-ce là le secret du succès ?
- Sans aucun doute et bien plus que le talent !
- Et vous avez perdu la Foi ?
- En cours de route, c’est incroyable tout ce que l’on peut perdre, en plus de sa jeunesse !
- Genre : « Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J'emporte malgré vous,
Il s'élance l'épée haute.
Et c'est... »
- Rien d’aussi romanesque mais des regrets, sans doute. Oui, qu’est-ce que j’étais convainquant. Je me souviens que ma notoriété ( VANITAS, VANITATUM ET OMNIA VANITAS mais cette idée ne m'effleurait pas !) était si grande et mon talent si recherché que ce sont les directeurs artistiques qui venaient me visiter dans mon ermitage du Lubéron !
- Un peu comme François I qui visitait Léonard en son manoir de Cloux ?
- Exactement et sauf que c'était une simple ferme provençale ! Ainsi un matin, arriva un directeur artistique qui m’entretint d’une campagne de publicité et d’un dessin dont je n’ai gardé aucun souvenir. Rien: le vide abyssal, comme si toutes les données avaient été effacées, ou détruites, et cela avec les normes de sécurité de l’armée américaine ! Je me souviens seulement avoir remarqué que les traits de son visage avaient une régularité toute classique. Alors, ZOU: sous les sunlights où je l’ai affublé d’un holster et…
- Oui, qu’en avez-vous fait, de ce malheureux, je vous le demande ? Un dieu ou un héros grec ? Non ! Un suicidaire qui se fait péter la tronche sous le kiosque à musique de la place de la République...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire