vendredi 18 février 2011

« Le Syndicat des Modèles »


- Vous plaindre auprès du puissant « Syndicat des Modèles »? Non, vous ne pouviez pas faire cela : ma carrière eût été brisée !
- Exactement ! Car « LE SYNDICAT » en a rompu de plus coriaces que vous et de plus endurcis encore au péché… Ainsi, il a mit fin aux cruautés et aux sévices, qu’exerçaient les peintres antiques sur leurs modèles. En ces temps lointains, l’artiste à la mode s’appelait Parrhasios. La Cité lui commanda un Prométhée pour le temple d’Athéna. Aussi sec, Parrhasios livra un esclave à la question, en lui recommandant de bien prendre une expression de souffrance.
Tandis que le peintre préparait ses poudres, ses couleurs et ses liants, le bourreau jouait du tison ardent, de la tenaille et autre chevalet. Mais Parrhasios n’était pas satisfait de son modèle et lui fit sèchement remarquer : « Tes gémissements ne sont pas encore ceux d’un homme poursuivi par le courroux de Zeus! Bourreau, torture-le encore et encore... Ah !... Voilà qui est mieux : je commence à voir le visage de Prométhée déchiré !... »
Après mille douleurs, l’esclave entra en agonie et alors qu’il expirait, Parrhasios s’exclama : « Enfin tu témoignes de bonne volonté : Reste comme cela. Tu es parfait ! »
- C’est encore une histoire de romains ?
- Non, mon pauvre ami : c’est une histoire de grecs !

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