lundi 1 août 2011

« Mes cheveux sont comme une rivière infinie dans la plaine, où le soir enflammé s’écoule. »


« Mes cheveux sont comme un essaim d’abeilles suspendu le long d’un arbre. Le vent chaud du sud les pénètre, avec la rosée des luttes de l’amour et l’humide parfum des fleurs de la nuit.
Mes yeux sont comme des lys d’eau bleus sans tiges, immobiles sur des étangs. Ils sont à l’ombre de mes cils comme des lacs profonds sous des branches noires.
Mes lèvres sont deux fleurs délicates où est tombé le sang d’une biche. Elles sont les bords d’une blessure brûlante.
Ma langue est le poignard sanglant qui a fait la blessure de ta bouche. Elle est incrustée de pierres précieuses. Elle est rouge de mirer mes lèvres.
Mes bras sont arrondis comme deux défenses d’ivoire, et mes aisselles sont deux bouches. Mes bras sont allongés comme deux tiges de lys, d’où se penchent mes doigts comme cinq pétales.
Mes cuisses sont deux trompes d’éléphants blancs, qui portent les pieds comme deux fleurs rouges.
Mes pieds sont deux feuilles de nénufar sur l’eau; mes cuisses sont deux boutons de nénufar gonflés.
Mes seins sont deux boucliers d’argent dont les pointes ont trempé dans le sang. Ils sont la lune et le reflet de la lune dans l’eau.
Je suis comme une fleur de pourpre, pleine le miel et de parfums
Je suis comme une hydre de mer, vivante et molle, ouverte la nuit.
Je suis la grotte humide, le gîte toujours chaud.
L’Asile où l’homme se repose de marcher à la mort »...
Seule rescapée d'une longue suite de projets en forme de DEAD-END, cette image servit de couverture pour une sorte de livre virtuel, sur lequel je ne sais rien, mais consacré à qui, je vous le demande?
- Aphrodite?
- Exactement!

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