vendredi 12 août 2011
« …Comme tous les agités du bocal, l’anglais cultivait toutes sortes de lubies et de passions maniaques. Parmi celles-ci, une foi inébranlable envers les 35 000 faits reconnus scientifiquement et collationnés par le romain..
Quoique très savante, Phyllis ignorait quelle était la substance hallucinogène à la mode sous le règne de l’empereur Vespasien.
Mais elle était certaine que le vieux Pline en avait fait une consommation immodérée. Car c’est bien sous l’emprise des stupéfiants que l’ on relate des fables qui mettent en scène des éléphants écrivant des phrases en grec, que l’on évoque l’idée selon laquelle les chèvres respireraient par les oreilles ou que l’on guérirait de la migraine en s’entourant la tête d’un soutien-gorge venant d’ être porté ! L’ennui était que Scrooge n’avait besoin d’aucun artifice opiacé pour croire en ces sornettes et prétendre les imposer.
Tous s’étaient détourné du fâcheux et Miss Plunkett restait le seul ouvrage dont on pu éprouver le désir de tourner les pages.
Le pire était que, dès le retour de la belle saison, le vieux fou obligeait Phyllis à lui apporter, sur un plateau d’argent rehaussé de vermeil, un melon au porto : « Depuis la plus haute antiquité, la médecine ne connaît pas de remède plus souverain pour apaiser les accès de bile noire dont la nature m’afflige... » Qu'il affirmait.
A cette phrase fatidique, le lait de la tendresse humaine tourna un soir dans le cœur de la jeune femme : d’un coup net et précis de couteau à huîtres, elle lui trancha la moelle épinière à la sortie du bulbe. Opération que l’on nomme, en tauromachie, le Descabello ! C’est ce dernier geste qui lui procura une forme indéfinie de plaisir, une volupté diffuse qu’elle se proposa de prolonger et d’étudier sur d’autres sujets d’expérience. Ainsi naissent les vocations ! »
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire